Bureau Principal [Facade Nord vers le Grand Hall]

[Empire de Narois]

[Alessandro Rovere]

Alors que la situation était particulièrement tendue, surtout depuis que la découverte du corps du Guida à coté de celui du grand-inspecteur d'Etat, le Grand-Amiral avait été convoqué par le Chancelier Spicuzza au Palais. C'est donc accompagné de près de 150 soldats que le chef des armées entra dans la Grande Place Aosta-Costa. Partout au fenêtre et sur la place on pouvait voir des miliciens, l’ambiance était particulièrement lourde. Parmi ses forces, 130 furent laissés sur la grande place et 20 l’accompagnèrent dans les couloirs. Les soldats avaient les mains sur leurs armes, prêt à réagir à n'importe quelle provocation.

Quand le Grand-Amiral entra dans le bureau il salua militairement le Chancelier sans dire un mot, la méfiance était de mise.

[Fiorenzo Panzani]

L'arrivée de Rovere fut suivie, peu après, par celle de Panzani, entouré de son escorte de miliciens. Il entra dans le bureau, l'air grave mais résolu, et salua ses deux interlocuteurs, en laissant le Chancelier commencer la discussion.

[Achille Portelli]

Portelli avait quitté en trombe les bâtiements ultra-sécurisés du Bureau de Surveillance Générale lorsqu'il avait appris que le Chancelier avait convoqué les membres éminents du régime. Le Directeur Général du Bureau servait autrefois le régime décadent impérial. Le vieil homme avait vu de l'intérieur l'ancien régime s'effritait et tomber sous la coupe de la Giunta. Au début, Portelli avait tenté de tout faire pour les empêcher de prendre le pouvoir mais la résolution dans la compétence dont faisait preuve Corri-Lio lui avait oté tout espoir et avait finit par faire de lui un sympathisant de la Cause nationale.

Il entra quelques instants après le chef de la milice et ministre de l'intérieur, Panzani. Il remarqua tout de suite la présence d'hommes armés dans la salle et sembla vouloir faire immédiatement demi-tour. Le vieux Portelli n'avait pas choisi de mourir ici, dans un réglement de comptes entre pontes du régime corrompus. Il se décida toutefois à rester, faisant confiance à l'autorité du Chancelier Spicuzza.

[Canziano Spicuzza]

Dans le bureau sobre du Guida, le Chancelier du Parti Canziano Spicuzza occupait les lieux depuis hier soir, une atmosphère chargée d'urgence électriser l'air. Les étagères de bois sombre étaient alignées de dossiers confidentiels, témoignant des enjeux cruciaux de la réunion qui allait avoir lieu.

Canziano Spicuzza, vêtu d'un costume impeccable, se tenait devant ses conseillers, une expression grave sur le visage. À ses côtés, un jeune homme au regard évasif, Nestore di Aosta-Costa incarnait l'espoir d'une nation troublée.

« Camarades », déclara Spicuzza d'une voix forte, brisant le silence pesant qui enveloppait la pièce, « les temps sont graves et l'avenir de notre nation est en jeu. La vacance du poste de Guida nous laisse vulnérables aux forces de la désintégration. »

Il fit une pause, ses yeux scrutant chaque visage présent, avant de continuer. « C'est pourquoi, en accord avec le Plan de Sûreté d'État de l'an 220, nous devons proclamer Nestore di Aosta-Costa comme notre nouveau Guida. »

Un murmure d'incrédulité et d'approbation se fit entendre parmi les conseillers, certains levant des sourcils dubitatifs face à la jeunesse du nouveau leader.

« Nestore incarne la volonté et la détermination nécessaires pour guider notre nation vers un avenir meilleur », continua Spicuzza, son regard fier reposant sur le jeune homme à ses côtés. « Sa jeunesse n'est pas un handicap, mais une force, il a avec lui la légitimité de la désignation par notre précédent Guida.»

[Nestore di Aosta-Costa]

Nestore, calme et résolu, prit la parole pour la première fois. « Je suis conscient du poids de cette responsabilité », déclara-t-il d'une voix ferme. « Mais je m'engage à tout mettre en œuvre pour préserver l'unité et la prospérité de notre pays comme mon père avant moi, je compte sur vous pour me déclarer votre fidélité en cette période de troubles qui menace notre nation.»

[Alessandro Rovere]

Alessandro Rovere écouta le jeune Nestore di Aosta-Costa prétendre au poste de son père, en vertu des règles constitutionnelles. Le Grand-Amiral s'attendait à cela, mais il craignait que la faiblesse et la naïveté du jeune homme ne conduise la milice pourpre à prendre le pouvoir de fait. D'autant plus que les troubles qui secouaient la capitale nécessité une intervention de l'armée.

Alessandro Rovere : La responsabilité est en effet particulièrement lourde, d’autant plus que nous sommes entourés d'ennemis. Je reconnais pleinement votre autorité sur le pays, mais il faut agir dés maintenant pour écarter les traitres. Comme vous le savez, le Grand-Inspecteur Ramberg s'est rendu coupable du meurtre d'officiers avant de se suicider lâchement. Tout cela, a coté du corps de votre père.

Le militaire pris une courte pause, le temps de regarder Panzani et de alncer un regard vers ses propres troupes.

Alessandro Rovere : A l'heure ou nous parlons, rien n'exclut l’implication de la milice pourpre dans ce geste infâme qui relève de la haute-trahison.

[Achille Portelli]

Le Directeur Général n'avait pas tout de suite remarquer que le fils du Guida était présent lui aussi dans le bureau. Alors que le Chancelier Spicuzza parlait, Portelli devinait déjà ce qu'il allait demander. Lui-même avait été tenu de faire appliquer le plan de surêté au sein de l'administration dont il était responsable. Lorsque Nestore eut conclut son intervention, Portelli fut parmi les premiers à parler.

- Mon Guida, vous avez toute ma fidélité ainsi que celle du Bureau de Surveillance Frazziliste que je commande. Mon administration peut diligenter une enquête afin d'établir la véracité ou non des propos du ministre Rovere. Je pense cependant que nous avons des dossiers plus urgents à gérer.

[Fiorenzo Panzani]

Fiorenzo Panzani approuva immédiatement l'annonce du Chancelier d'un hochement de tête convaincu. Après Rovere et Portelli, il s'adressa à Nestore di Aosta-Costa.

Fiorenzo Panzani : Il n'a fait aucun doute dans mon esprit qu'il vous revenait de succéder à votre père, mon Guida, et je ne doute pas que vous saurez guider la nation avec brio comme l'a fait votre père. La milice pourpre aura envers vous la même fidélité qu'elle a eu pour lui jusqu'au bout.

Je puis assurer qu'aucun traître ne pourrait se cacher au sein de la milice pourpre, une unité d'ÉLITE formée des SOLDATS les plus LOYAUX et DÉVOUÉS à la nation ! Et encore moins le Grand-Inspecteur Ramberg, que je connaissais personnellement depuis des années et dont je ne doute pas, et je n'ai jamais douté, de la fidélité absolue à notre défunt Guida.
Au vu de la situation, j'ai toutefois immédiatement missionné l'un de mes hommes les plus fidèles pour éclaircir les circonstances de cet évènement, et je ne doute pas que la vérité révélée lavera de tout soupçon le Grand-Inspecteur. Il est bien entendu que, si une enquête était mise en œuvre par les services de monsieur Portelli, je lui transmettrai tous les renseignements que j'aurai pu obtenir.

Mais je ne peux qu'approuver les paroles d'Alessandro Rovere quand il rappelle que les traîtres sont parmi nous. Nous ne pourrons nous tenir tranquilles tant qu'ils n'auront pas été définitivement empêchés de nuire.
J'ai été contacté par monsieur Mazzani, qui m'a soumis – avec une bien mauvaise idée de mon inébranlable loyauté envers le Guida – la proposition scandaleuse et d'une innommable infâmie de former avec sa personne répugnante un triumvirat qui assurerait l'exercice du pouvoir en contrevenant aux lois de l'État et, plus encore, à la parole de notre Guida. J'ai immédiatement ordonné à la milice pourpre d'arrêter cet homme – que dis-je ? ce parasite – pour complot contre la nation naroisienne. Ceci, bien sûr, dans l'urgence, pour empêcher toute action qui aurait pu menacer votre autorité, mon Guida.

Dans cette situation grave, je suggère, mon Guida, que nous lancions immédiatement, de façon urgente et avec une force sans égale, une vaste enquête pour démasquer les traîtres qui se cachent parmi nous. Car, si je puis assurer que mon devoir au commandement de la milice pourpre m'a conduit à détecter et éliminer systématiquement tout élément déloyal, je ne puis affirmer avec la même assurance que cela est le cas pour l'ensemble de l'État.
Je ne puis d'ailleurs que conseiller à monsieur Rovere de savoir s'inspirer de nos pratiques pour séparer le bon grain de l'ivraie au sein de ses forces armées.

Quoiqu'il en soit, j'ai toujours chéri l'honneur d'être assuré de la plus parfaite confiance de notre défunt Guida, et je le chérirai aussi bien sous vos ordres, mon Guida.

[Alessandro Rovere]

Le Grand-Amiral écouta Panzani tout en serrant ses poings, comment cet homme pouvait-il affirmer que la milice pourpre était une force armée à part entière ? Il apparaissait évident que ceux-ci voulaient se saisir du pouvoir politique en influençant le jeune homme qui aspirait à diriger un pays au proie au chaos.

Alessandro Rovere : La milice pourpre n'est qu'un service de protection des institutions, en rien une force armée à part entière et encore moins une troupe d'élite. Votre incapacité notoire à empêcher les terroristes d'agir à d'ailleurs conduit le Guida, avant sa mort, à me confier les reines du maintient de l'ordre dans les rues des grandes villes. Contentez-vous de protéger ce palais et les quelques préfectures et laissez mes hommes s'assurer de la protection du pays.

Quant à Mazzani, c'est un idéologue plus préoccupé à écrire des livres qu'à agir pour le bien de l'agriculture. Son arrestation est une bonne chose. Mais, comme le dit monsieur Portelli nous avons mieux à faire pour l'instant. Les socialistes ont envahi les rues de la capitale, il faut agir immédiatement et réprimer ces opposants avant que la révolte ne s’étende.