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[RP SOLO] À l'ombre des chênes

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Modérateur : Maîtres du Jeu

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Eros Katollion
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Enregistré le : 24 mars 2021 23:54

25 mars 2021 03:42

Assis sous un arbre, Eros passait le plus clair de son temps à écrire des poèmes. La recherche des vers, des rimes, des rythmes lui avait toujours pris un temps fou et un intérêt important. Il relisait ses notes qui parlaient de l'automne, de l'hiver et de l'amour. Il était très inspiré par la poésie romantique et il portait un goût particulièrement développé, mais également immodéré pour les poèmes liant nature et amour. S'asseoir là au creux des chênes du parc du château familial, était le moyen le plus sûr pour lui de trouver de l'inspiration, de voir les prochains sujets de ses poèmes, de ressentir ce qu'il ferait ressentir au lecteur, d'imaginer les métaphores qui concrétisent dans son esprit ce qu'il voit d'immédiat de ses yeux. Ses doigts font rouler doucement son crayon entre ses doigts maigres tandis qu'il cherche la structure du dernier vers, il ne lui manque d'une rime. Il sait déjà que ça sera un "cœur" mais il n'a pas encore l'idée géniale - tout du moins pour lui - où viendra se poser comme un oiseau à son nid, le mot susdit. Il ne fallait surtout pas que le mot tombe, s'écrase comme une enclume, posé maladroitement à tel point que le premier idiot venu eût pu voir que la rime avait été forcée, qu'on avait poussé dessus pour qu'elle rentre et qu'elle, elle ne voulait pas du tout, qu'elle n'avait rien à voir avec ce qui précédait et qu'elle ne voulait certainement pas être associée à tout ça parce qu'elle, elle était une rime de bonne famille et que chez elle, on ne faisait pas ce genre de choses. Difficulté aggravant le problème, il s'était dit que l'alexandrin bien que noble n'était pas assez rythmé alors pour en voir de dur, il allait composer en onze pieds. Quelle peut bien être l'espèce d'imbécile qui compose en onzain, mise à part celle-là des poètes fous ou ratés, qui donnent à voir dans l'originalité des pieds à défaut d'originalité dans les vers et qui ne savent donner à la poésie que des épées légendaires. Ce n'est pas à dire que leurs poèmes sont tranchants, ça ce serait un couteau en céramique l'outil avec lequel il faudrait les comparer, mais au contraire de la poésie qui comme les épées de légende telles qu'on les représente, est longue et plate.
Eros ne savait pas si sa poésie était telle et il ne le saurait probablement jamais puisqu'il refusait constamment que quelconque inconnu s'approche assez de lui pour reconnaître les gribouillis qui forment ses poèmes et pour parvenir à les déchiffrer. Il avait en horreur qu'on sache qu'il était poète, car il était écrivain, qu'il écrivait pour vivre et versifiait pour son plaisir. Il trouvait trop souvent que ses poèmes feraient choir sa plume et sa renommée s'ils étaient publiés ; or un écrivain qui a chu est un écrivain déchu. Alors il n'avait cessé de choir chez lui. Bien sûr, il aurait pu écrire et choir dans d'autres parcs mais il préférait choir chez lui, non pas que l'on ne choit pas bien chez les autres mais on choit mieux chez soi, car on choit pour soi. Alors il passait son temps à choir et déchoir puis à jeter ses poèmes pour qu'on ne le surprenne jamais en sa possession. D'ailleurs il se demandait si parfois, il n'avait pas tendance à réécrire les mêmes poèmes. Quoiqu'il en soit, une fois fini celui-ci, il froissa la page, le jeta et rentra dans ses foyers. Le petit papier portait les inscriptions suivantes que jamais personne ne pourrait lire :

Lorsque les temps se font soudainement froids
Et moins doux, moins secs, et moins beaux, et plus sombres,
Quand les choses se confondent de leurs ombres
Et qu'aux vents, les herbes deviennent les proies

Et s'envolent au vent les feuilles des chênes
S'entremêlent, s'évitent et se combattent
Où parfois des souffles contraires s'abattent
Redoublés, les envolées folles s'enchaînent

Le ballet des pluies nous reviennent encore
Répétées, nature plus ne s'en étonne
Sous les coups toujours plus puissants de l'automne
Qu'achève et repousse la chaleur d'un corps

Corps de réconfort d'un amant, d'un bonheur
Couché au même lit, couché loin des glaces
Loin des turpitudes et loin des vies lasses
Loin des yeux clos toujours, et plus prêt du cœur.

C'était très mauvais et pour oublier qu'il était mauvais poète, il allait plutôt écrire de la prose. Plutôt que d'inventer des formulations tarabiscotées pour dire des choses somme toute très simples mais poétiques à l'œil et agréables à l'oreille, il préférait raconter narrativement les histoires de jeunes gens riches et beaux qui s'endettaient et mourraient pauvres et tristes, ou d'autres joyeusetés de ce genre destinées aux enfants afin qu'ils comprennent le monde des grands.

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Eros Katollion
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04 avr. 2021 19:56

Pour changer, Eros après avoir participé à la Convention Impériale de la Noblesse avec les résultats que l'on connaît, était allé s'asseoir auprès d'un arbre. Mais je tiens à préciser que c'était un arbre différent ! Ce qu'il y a de plus judicieux quand on passe son temps à écrire au pied des arbres c'était justement d'en changer. Bien sûr, il y en aura toujours pour vous dire que si l'on reste assez longtemps adossé à tel ou tel essence, au fur et à mesure que l'arbre croîtra, l'écorce nouvelle allait épouser à la perfection la forme du dos. Mais pour répondre à ces gens-là, il faut dire qu'un écorce restait de l'écorce et que si on voulait un dossier épousa parfaitement le dénivelé de notre dos, il fallait prendre un coussin. Eros n'en prenait pas, parce qu'il appréciait les maux de dos qui lui rappelaient qu'il allait lui aussi mourir un jour mais qu'avant il serait tout noueux. Il ne prenait pas de coussin parce qu'il avait aussi promis à lui-même, qu'avant de mourir, il donnerait du fil à retordre aux ostéopathes et que lui vivant, pas un ostéopathe ne vivrait un seul instant de son existence sans connaître la perpétuelle crainte de le voir un jour arriver dans son cabinet, avec son dos en désordre.

Il avait repris une feuille de papier, un crayon et avait repris son activité poétique. Plus il écrivait de poèmes et plus il trouvait que la poésie en prose lui permettrait tout à la fois une plus grande liberté et donc la rédaction de textes dont il serait pleinement fier. C'est que, la versification forçait la plume à se contraindre en des morceaux de phrases d'une certaine taille et qui riment entre elles ! Il était bien plus simple d'écrire des phrases courtes et rythmées, rimant entre elles mais sans soucis de leur longueur exacte. Plus il y pensait et plus il se disait que ça serait un bon moyen de publier enfin des poèmes et donc de faire grossir son œuvre qu'il appréciait certes, mais qui cependant manquait de diversité. Bon il fallait dire que la diversité ne serait pas tant que ça au rendez-vous étant donné que la prose serait toujours monopolaire mais au moins, ça diversifierait la longueur des phrases. Rajoutez à cela que les poèmes sont remplis de trous : alors que les romans, nouvelles et consorts sont obligés d'atteindre le bout de la ligne pour arriver à la suivante, le poème admet qu'à la fin d'un vers de cinq ou six mots maximum, on doive revenir à la ligne. Gain évident d'encre. Même la presse serait heureuse de cette nouvelle ! Enfin pas de cette nouvelle, le genre -puisque le genre est poétique du coup- mais de la nouvelle informative qui consiste en l'annonce de la publication de poèmes par Eros. Vous m'avez compris.

Une fois terminé, il le froissa et le jeta, des idées plein la tête pour s'élancer hardiment vers la publication de recueil de poèmes en prose, qui ne seraient en somme que des alignements de punchlines. Ce poème que personne ne verra jamais, mais qui pour Eros était avant tout, celui de sa prise de décision quant à l'édition de poèmes prosaïques, était celui-ci :


Des mains déliées qui s'arrachent,
Aux lendemains perdus en pleurs,
Qui me curera des douleurs,
De mes amants qui m'amourachent ?

Aux matins doux, tant adoré,
Aux soirs languis, désavoué,
Loin du cœur auquel fus voué
Qui secrètement m'abhorrait

Se meus mollement sur le lit,
Un corps qui n'est plus mien, trop lourd,
Au vacarme pesant et sourd,
Se froisse et se désembellie,

Écarté d'humaine beauté
D'une si bien basse manière,
Pleure, pleure et se désespère.
Sa vie qu'il se voudrait ôter,

Ne le quittera pas ce soir,
Il connaîtra d'autres aurores,
Et verra d'autres nuits encore,
D'autres flammes sous l'éteignoir.

Jamais cette main faible et molle,
N'accordera l'acte létal,
Ce geste suprême et fatal,
Auquel croit sensé l'esprit fol.

Il connaîtra d'autres aurores,
Il connaîtra d'autres amants,
Des mensonges dit galamment,
Et des peines d'amour encore.

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Eros Katollion
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14 avr. 2021 18:34

Après s'être essayé, assez éphémèrement à la Convention Impériale, il en avait désormais un dégoût farouche. Non pas qu'il ne voulait pas l'Empire, bien au contraire, mais il ne voulait pas d'une Convention Impériale si celle-ci devait être remplie d'ennemis de la raison, d'effrontés, de démagogues, d'idéalistes fous et de suiveurs qui feraient perpétuellement écho aux premiers de leurs mains, de leurs voix et surtout de leurs votes. Si être un bon conventionnel, c'était être un vieil homme hargneux qui n'a aucun sens du respect, de la dignité ou de la décence et se complait dans les idées toutes construites et dans la connivence pour ne pas dire la soumission avec le calendrier politique de dirigeants politiques que ni l'érudition, ni le vote populaire n'avaient placé aux commandes du pays, alors ce qui est sûr c'est qu'Eros ne serait jamais un bon conventionnel. Voilà à peu de choses près où en était sa pensée colérique et incessamment évoluée au moment où il quittait la Convention, bien que les discours qu'il y tint ne démontraient nullement ni un tel agacement, ni une telle clarté dans la compréhension du mécanisme institutionnel. Il pensa sur le moment qu'il devait avoir piètre allure dans la cour de la convention, seul et sombre quand tous les vieux croûtons et les jeunes déjà bouillis et rabougris attendaient le chauffeur de leur Roule's Rousse avec la prestance du verre unijambiste et cristallin dans lequel ils avaient bu leurs alcools dégueulasses et la droiture du cintre qu'on avait dû glissé dans leur costume pour dissimuler la courbure molle de leurs épaules ramollies et de leur corps faible et affaibli de n'avoir jamais connu le labeur, le vrai.

Eros quant à lui avait pris la vieille 2 Bœufs de sa grand-mère. À l'époque, quand elle avait acheté ce modèle noir et élégant de voiture, ça avait été l'affaire de tout le coin ! Imaginez donc une femme acheter un pareil véhicule : une voiture et avec une puissance de deux bœufs-moteurs en plus ! Bien sûr, en ces temps misogynes, chaque fois que sa brave grand-mère conduisait il y en avait toujours pour en dire du mal. Les hommes qui n'avaient que très rarement vu une voiture et qui, comble de l'ignorance éprouvée, voyaient également une femme aux commandes ne pouvaient s'empêcher de crier sur son passage : "Sauve qui bœuf !"
Bien sûr ce n'était pas une grande voiture, elle n'avait pas les quatre portières qu'ont les voitures d'aujourd'hui, mais il faut dire que pour une 2 Bœufs, rien n'était plus normal que ce soit une coupé. Sinon ça aurait été une 2 Taureaux, sauf qu'en ces temps-là on pouvait acheter n'importe quel modèle de voiture, de la couleur de notre choix tant que c'était une 2 Bœufs noire. Alors sa grand-mère qui était conciliante et soucieuse de ménager les chaînes de production acheta une 2 Bœufs noire. Et c'est dans celle-ci qu'Eros était parti de la Convention Impériale. Pendant que les Roule's Rousses s'élançaient en silence, que les bécanes des gardes rapprochés des plus puissants nobles faisaient "kof kof kof", la 2 Bœufs d'Eros faisait "bœuf bœuf bœuf".

Rentré chez lui après des heures passées dans sa fidèle voiture, il alla directement étendre ses jambes sous les chênes du domaine familial. Étrangement, il s'y sentait dans son élément. Était-ce à dire qu'il n'était bien qu'entre des glands et des truffes ? Sans doute pas mais il préférait vivre parmi les truffes et les glands de ses chênes plutôt que celles et ceux de la Convention, ça c'était sûr et certain. Il commença à écrire un poème portant, non pas sur la nature ou sur l'amour mais sur une fiction, sur une situation irréelle d'un conventionnel bien remonté contre toute l'immondice que la Convention pourrait un jour contenir. Ses mots dépassèrent sa pensée et ils allèrent si loin qu'il ne prit pas la peine d'aller les ramasser, tout son esprit finit par suivre les mots qui avaient dépassés sa pensée et il finit par écrire un violent brûlot contre tout groupe de plus de quatre ; car comme dit le proverbe bien célèbre des solitaires, "Le pluriel ne vaut rien à l'Homme et sitôt qu'on / Est plus de quatre, on est une bande de cons". Le texte avait perdu presque tout son sens politique, il dépeignait un conventionnel imaginaire qui s'énervait mais sans dire pourquoi. Et pourquoi pas ? Pourquoi ne pas faire des brûlots dans lesquels chacun pourrait s'y reconnaître ? Enfin, dans les faits, en lisant bien son texte, tout le monde ne pouvait pas exactement être celui-là et dire que le sang de ses adversaires n'est que de la colique, mais vu le grand nombre de gens qui lisaient mal, tout le monde s'y retrouverait même ceux auxquels Eros avait pensé en écrivant ces vers.
De toute façon, ses vers morcelés, isolés et pris pour tout, allaient être détournés de leur unité et finir sur des blogs kitchs sur fond de dauphins qui sautent hors de l'eau, ou de paysages naturels, avec une police d'écriture absolument dégueulasse -type Comic Sans MS- ou allaient servir de matériau de remplissage d'une publication de changement de photo de profil ou de couverture sur un sombre réseau social. Alors autant ne pas se prendre trop la tête sur le sens caché des vers mis tous ensemble puisque là était le destin de tout vers désormais. Triste époque pour les poètes.

Quand son œuvre fut terminée, pour la première fois qu'il en finissait une, il n'avait pas le sentiment d'avoir écrit des niaiseries, il fallait dire que le changement de sujet devait y avoir joué pour beaucoup. Il regarda et relut ce texte plusieurs fois jusqu'à ce que son titre La sortie des conventionnels s'imposa et il relut encore quelques fois ce texte ; à mesure que s'imposait son titre et donnait sa contenance, son réalisme et plus qu'à tout autre sa vraisemblance, une voix sourde d'abord puis de plus en plus forte se faisait entendre dans sa tête et lui disait "le publier... et pourquoi pas ?". Contrairement aux autres, il ne froissa pas son texte et au contraire le plia soigneusement dans sa poche, il allait ce soir parlait à son éditeur et s'il ne voulait pas, qu'à cela ne tienne il déposerait demain les statuts de sa propre maison d'édition ; il plia ce texte qu'il allait présenter ce soir à son éditeur :


La sortie des conventionnels

Voyez le triste port de tête
Voyez le pas vif, lourd et sombre
Sous d'autres pas, piétinée l'ombre
Voilà devant vous, l'homme honnête

Sortant de la salle enragé
«Que d'andouilles dans notre monde
«Et la bêtise est si profonde
«Que je ne pourrais la tuer !

«Ces laiderons auront ma peau
«Ces imbéciles qui m'en veulent
«Comment vivre face à eux, seul ? »
Mais encor il pèse ses mots !

«C'est par respect, c'est un effort !
«Pas un seul mot de ces engeances
«Respect du sans intelligence
«Semblables lorsqu'ils sont tous morts

«Respect de l'abruti heureux
«Du gentil sot, de l'innocent
«Dont la colique qu'est leur sang
«N'a pas eu leur cœur valeureux

«Valeureux, plein de valeurs basses
«Mais qui valent mil fois leur haine ! »
Disait-il, refoulant sa peine
Crachant contre l'ignoble race

«Race des brigands, des bandits
«Des crapules et des ignares
«De grande gens qui se croit rare
«Race égoïste épanouie »

Voyez le port de tête sûr
Voyez l'allure belle et fière
Voyez tant l'attitude altière
Voilà devant vous, l'homme ordure

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Eros Katollion
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01 mai 2021 22:38

À l'ombre de ses chênes favoris, Eros composait frénétiquement une nouvelle œuvre. Eros n'avait nullement l'intention de se faire dicter son écriture par les normes rédactionnelles de poésie et il comptait bien faire des vers originaux. Il allait alterner les octosyllabes, les trisyllabes et les quadrisyllabes et tant pis pour la régularité des pieds. Eros mettait ses pieds où il voulait et bien souvent c'était n'importe où dans les vers, et parfois dans la gueule.
Il voulait parler de la mort, de sa beauté et de son horreur, de manière très succincte et très imagée. Il allait décrire un cadavre d'un homme sous un arbre en fleur. Quel arbre ? Il n'y avait que peu d'importance ! À fleurs blanches pour la rime mais du reste. La déclaration des droits de l'Orme n'a pas encore statué sur cette question, et nul essence n'avait besoin qu'on la libère de ses chênes, alors comme il préférait ne pas prendre parti, là où seul un Homo Sapins aurait pu avoir un avis concerné, il ne donna pas le nom de l'arbre. Les vers lui venaient aussi facilement qu'au cadavre, sauf que le corps s'en faisait bouffer tandis qu'Eros en enrichissait sa vie, son œuvre.

Il le finit assez vite. Encore une fois, il ne jeta plus le fruit de son labeur et le conserva dans l'espoir peut-être finalement déçu de le publier et qu'il soit un jour étudié par des adolescents et adolescentes qui le maudiront sur trois générations d'avoir structuré aussi terriblement son poème en mettant des pieds un peu n'importe où :


Le désespéré qu'on a découvert trop tard

Sous quelques branches,
Au vent qui penchent,
À ses hanches,
Des fleurs blanches,

La tête dans les longues herbes,
Non encore mises en gerbe,

Les feuilles volent,
Aux bises folles,
Et puis frôlent,
Ses épaules,

Toujours paupières immobiles,
Sur ses joues, s'allongent ses cils,

Va ! Le temps passe,
Avec s'efface,
Toute trace,
Dans l'espace,

De ce qu'il fut, de qui fut lui,
Avant de se coucher ici,

Puis les vers mangent,
Sa gueule d'ange,
Chair qui lange,
Ses phalanges,

À ses yeux, l'éclat des joyaux
Et l'arsenic à ses boyaux

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